jeudi 9 septembre 2010

Brasileirão 2010, résumé des épisodes précédents !

26 juin - 8 septembre 2010...Près de deux mois et demi de vacances...Je me rends compte avec un certain effroi que j'ai laissé en jachère mon Goooooooooooooooool ! de amor, pris par une passion subite et quasi exclusive qui s'appelle (s'appelait, la rédaction du dit pensum est terminé depuis 1 semaine) "Guide Rio/Minas Gerais 2011" du "Petit Futé" !
Bref, tout cela pour constater qu'avec l'emballement Copa do Mundo (on ne va pas y revenir, les résultats de la Seleção comme celui encore plus consternant de nos Bleus me donnent légitimement envie de passer à autre chose), j'ai laissé passer toute la première phase du Brasileirão 2010 (l'excellent -!- championnat national brésilien) sans même pondre un malheureux petit post !
Je vais donc essayer, en deux temps et quatre mouvements, de vous faire un résumé thématique de ces matches aller, avant d'accompagner avec force passion la phase retour ! :)

1. Le renouveau du football carioca !
Pas question de s'en plaindre, en tant qu'habitant amoureux de la Cidade Maravilhosa : les quatre équipes de Rio jouant cette Série A 2010 présentent le meilleur résultat moyen depuis les débuts du Championnat sous la formule des "pontos corridos" (championnat intégral aller et retour), institué en 2003 ! Mieux, à la fin des matches allers, les tricolores du Fluminense, moribonds l'an dernier et qui se sont sauvés d'extrême justesse de la descente, sont leaders du championnat, les alvinegros de Botafogo sont 3ème ex-aequo et en course pour la prochaine Libertadores, et les vaiscanos (de Gama) émargent à la 8ème place du championnat, tout en restant sur une impressionnante série de 11 matches sans défaite ! Seul Flamengo, mon Flamengo, ne se situe pas dans la première partie du classement : il traîne à une piteuse 14ème place, bien loin de son statut de tenant du titre 2009, avec seulement 5 maigres victoires en 19 matches...
Deco-corico
Comment expliquer les succès des uns et les malheurs des autres (rubro-negros en l'occurence...) ?
- Pour Fluminense, c'est à la fois le recrutement du meilleur entraîneur brésilien de ces 5 dernières années (3 titres consécutifs avec São Paulo FC entre 2006 et 2008), Muricy Ramalho,  mais aussi un investissement massif dans des joueurs de renoms et expérimentés : le milieu luso-brésilien et ex de Chelsea, Deco (cf photo ci-contre), l'artilheiro de São Paulo FC Washington (déjà passé par le Flu d'ailleurs), le "sheik" dorénavant tricolor Emerson...le tout en ayant réussi à conserver ses deux pépites, le milieu argentin Conca  et le buteur ex-lyonnais Fred (même si ce dernier, fidèle à son habitude, est tout le temps blessé...). Le sponsor historique du club, Unimed (une assurance), et son patron Celso Barros (complètement...barré pour le Flu) s'est fait plaisir en matière de dépenses pharaoniques cette année, et il compte bien en tirer le bénéfice avec un deuxième titre de champion du Brésil, 26 ans après l'unique titre glané par la maquina tricolor en 1984, donc...
- Le Botafogo, de son côté, a réussi un recrutement bien moins clinquant mais pas forcément moins efficace : après sa doublette d'attaquants gringos Herrera-Loco Abreu (oui l'uruguayen roi de la panenka, cf Uruguay-Ghana lors de la Copa !), le club alvinegro a réussi à rapatrier son ex-joyau Maicosuel, qui se morfondait à Hoffenheim, mais aussi l'ex-banni Jobson (chopé en train de se poudrer le nez l'an dernier...). Pas de grosses stars, donc, mais un collectif cohérent et bien huilé par les mains expertes du paizão, l'entraîneur Joel Santana (pas le dernier à ouvrir, lui aussi, a priori :).
- Pour Vasco de Gama, de retour d'une saison 2009 en enfer en Série B, la réussite a un nom, et un seul : PC Gusmão, l'entraîneur du club de la Colline depuis la 8ème journée, qui a fait d'une équipe en crise (4 défaites en 7 matches, un statut de relégable) un bloc sérieux et efficace à défaut d'être sexy : 11 matches sur le banc avec Vasco, 5 victoires et 6 matches nuls ! Le tout avec une équipe un chouia en carton, où seuls se distinguent le meneur de jeu Carlos Alberto (champion d'Europe en 2004 avec Porto) et le vétéran Felipe, 2 fois champion avec Vasco à la fin des années 90, et revenu d'un exil saoudien pour tenter de renouer les fils de son ancienne gloire...
Tic et Tac sont dans un bateau rubro-negro...
- Flamengo, de son côté, fait tout à la Flamengo (c'est le gros bordel, mais c'est aussi pour ça qu'on l'aime) : ses attaquants - hors-la-loi vedettes Adriano et Vagner Love se sont  barrés sous des cieux (juridiques) plus cléments (la Roma pour Gradriano, le CSKA Moscou pour le Lover do Brasil), le goleiro et tout aussi hors--la-loi Bruno est en taule pour avoir commandité le découpage en morceaux de son ex-maîtresse (!!), et notre Zico national, devenu manager général du club rubro-negro, a beau écoper, le bateaur prend l'eau de toutes parts, mené jusqu'à récemment par un baltringue nommé Rogério Lourenço (entraîneur finalement licencié voici deux journées). Bref, une attaque famélique, la plus mauvaise de toute la Série A (14 buts en 19 matches), qui devrait tout de même scorer un peu plus avec les arrivées précipitées de deux ex-futures star(lettes) des championnats grec et turc, les DD (Diogo et Deivid, en photo ci-contre)...

2. Corinthians, 100 ans ou jamais :
(Très g)Ronaldo
Le 6 septembre 1910, les Corinthians de São Paulo naissaient au monde...100 ans pile-poil après, ils sont devenus le plus grand club pauliste du pays, la deuxième torcida du Brésil (20 millions de fanaticos corintianos), derrière mon intouchable Flamengo et sa nação aux 33 millions de membres, une religion plus qu'une équipe, le club ou joua un certain Socrates, et où (essaie de) joue(r) un certain Ronaldo ! Pour fêter le centenaire du club, les Corinthians rêvaient de remporter cette année (pour la première fois de leur histoire) la  Copa Libertadores : c'est finalement l'Internacional de Porto Alegre qui l'a emporté)...Le (beau) lot de consolation serait de ramener à São Paulo le trophée de champion du Brasileirão, et les corintianos s'y emploient, et plutôt bien : en cette mi-championnat, et malgré le départ pour la Seleção de leur emblématique entraîneur Mano Menezes, ils émargent à la 2ème place du championnat, 1 point seulement derrière le Fluminense. La lutte pour le titre de champion semble devoir se circonscrire à ces deux-là, même si la route est encore longue, et si le troisième, le Santos de Neymar, n'est qu'à 6 points des Corinthians. De l'avis de tous, en effet, les tricolores de Rio et les alvinegros de São Paulo (ces derniers avec dans leurs rangs les vétérans Ronaldo et Roberto Carlos, mais aussi les excellents Dentinho, Jucilei ou Elias) disposent des meilleurs effectifs du pays, et sont les plus réguliers de la compétition (seulement 3 défaites en 19 matches pour les deux équipes)...Pour tout sire, à défaut de mon Flamengo, je serais assez content de voir cette équipe mythique des Corinthians empocher un 5ème titre de champion du Brésil, au nez et à la barbe du Flu :)

3. Brasileirão 2010 : plus de revenants, moins de partants :
Neymar et ses belles dents
Alors que la fenêtre des transferts internationaux s'est close voici une grosse semaine, le traditionnel exode des footballeurs brésiliens vers la riche Europe a eu plutôt tendance à se tarir cette année : ainsi, peu de (futurs) grands joueurs brésiliens se sont évadés en cet été. A l'exception du jeune buteur de Santos, André (parti au Dynamo de Kiev) ou du prodige vascaino Philippe Coutinho, qui a rejoint l'Inter de Milan, et si l'on met de côté le cas particulier des joueurs en "transit" (Adriano, Vagner Love, Robinho), qui ne sont rentrés que quelques mois au pays pour se refaire une santé avant la Coupe du Monde, cette année aura finalement été plus marquée par le retour au pays de nombreux bons joueurs (certes pour la plupart un peu vieux...), type Roberto Carlos (Corinthians), Deco (Fluminense), Deivid (Flamengo), Belletti (Fluminense), Felipe (Vasco), Keirrison (Santos), Rafael Sobis (Internacional), Maicosuel (Botafogo)...ou même le non-départ vers des cieux plus rémunérateurs de nombreux talents, le plus emblématique étant la perle de Santos Neymar, qui à 18 ans (bon il a le temps hein...) a décidé de rester au moins encore une année dans son club formateur, plutôt que de répondre à l'appel des roubles-livres de Chelsea !  Neymar n'est pas le seul dans ce cas : son coéquipier Ganso (peut-être le futur meilleur joueur du monde, s'il se remet bien de sa rupture récente des ligaments du genou), mais aussi les excellents Kléber (Palmeiras), Diego Tardelli (Atletico-MG), Diego Souza (Atletico-MG), Fred (Fluminense), Willians (Flamengo), Guinazu (Internacional)...sont restés au Brésil cette année, pour le plus grand bonheur des torcedores du pays ! Evidemment, la crise internationale y est pour beaucoup, qui a ralenti sensiblement l'envolée du marché des transferts, mais la bonne situation économique du Brésil également, qui a permis à de nombreux clubs de s'appuyer sur des sponsors puissants pour "bloquer" le départ vers de plus hautes rémunérations de la plupart des joueurs cités (Unimed avec Flu, Seara avec Santos, BMG avec l'Atletico-MG, Banrisul avec l'Internacional...). Une très bonne nouvelle également pour la qualité du championnat national, moins fort que ce qu'en pensent les brésiliens (ils sont persuadés, les bougres, d'avoir le plus dur championnatr au monde...), mais plus coté que ce qu'en croient les Européens (non, toutes les équipes ne jouent pas au ralenti ! :).

4. Le top et le flop :
Un Luxa en béquilles...
- Le top, on l'a dit et on le redit ce sont les tricolores du Fluminense, passé de l'enfer l'année dernière (35 journées sur 38 en position de relégable...), au paradis en 2010 : 11 victoires et seulement 3 défaites en 19 matches, une attaque qui mitraille (33 buts, dont 7 du sheik Emerson et 6 du papy Washington), un groupe en confiance, un entraîneur réputé...Tous les ingrédients sont réunis pour que le Flu soit l'équipe de l'année...sauf si les Corinthians en décident autrement !
- Le flop, incontestable, c'est l'équipe moribonde de l'Atletico-MG (de Belo Horizonte) : alors que le club du passionné président Kalil est l'un de ceux qui a le plus investi à l'intersaison (le "roi du melon" Vanderlei Luxemburgo sur le banc pour plus de 500 k R$ par mois !, le maintien dans l'équipe de la "star" Diego Tardelli, les recrutements très onéreux de Diego Souza, d'Obina et de l'ex du CSKA Moscou Daniel Carvalho...), les résultats sont pitoyables, avec déjà 12 défaites en 19 matches (dont 6 à domicile !), une défense en carton (2ème plus mauvaise du championnat avec 34 buts encaissés) et une lamentable 17ème place, dans la barque aux condamnés pour la Série B...Eh, Luxemburgo, c'est quand que tu "gicles" ??

Allez, à vos commentaires, amis footeux do Brasil et d'ailleurs !!